Volume 31 / No 3 / Automne 2022

Avez-vous regardé La Une, diffusée à Télé-Québec ? Chaque épisode présente les dessous du journalisme tel que vécu par l’équipe d’enquête du quotidien La Presse. On y voit des journalistes raconter les défis auxquels ils sont confrontés pour cerner un sujet et les enjeux qui s’y rattachent. Une fois leur recherche suffisamment affinée, ils trient l’information glanée, souvent pendant plusieurs semaines, rédigent leur article selon des normes propres à la rédaction journalistique et le présentent aux lectrices et lecteurs. Afin que le lectorat s’intéresse à l’article et le lise dans son entièreté, chaque journaliste doit tenir compte de plusieurs éléments méthodologiques. Ce type de rédaction a ses propres règles, tout comme la vulgarisation scientifique. Le journalisme, dans son essence, s’appuie sur les faits, dévoile la vérité et la diffuse pour informer le grand public. Sa nature est d’établir un pont entre l’actualité et la société, et de contribuer à équilibrer le rapport de pouvoir qui existe entre différents acteurs.

Je vous parle du travail des journalistes parce que notre mandat, à la revue Dire, est aussi d’établir un dialogue nécessaire, celui qui doit s’inscrire entre la recherche scientifique et la société. Pour y arriver, nos auteurs et autrices doivent considérer leurs travaux à travers une lorgnette autre que scientifique, les envisager sous un nouvel angle. Ils et elles doivent trouver une façon d’expliquer leur sujet de recherche pour que le plus grand nombre de personnes puisse le comprendre et se l’approprier.

Vulgariser un sujet peut sembler facile et aller de soi, mais c’est loin d’être le cas. Rendre digeste la science aux non-initiés est un art. Sans aucun doute, la maîtrise de la communication scientifique demande des efforts et des compromis. L’important est de parler au grand public en attisant sa curiosité, en faisant appel à son intelligence et en lui expliquant clairement des analyses et des concepts parfois compliqués. Aimer raconter des histoires, que ce soit par écrit ou à l’aide d’autres supports, apparaît fondamental. Malheureusement, de nombreux étudiants-chercheurs craignent d’être jugés par leurs pairs s’ils s’adonnent à la vulgarisation, car plusieurs d’entre eux considèrent qu’elle « dénature » leurs travaux. Elle est donc parfois jugée de façon péjorative. Or, la communication scientifique ne s’oppose pas à la recherche scientifique — les deux sont interreliés.

Cette forme de transfert de connaissances, parfois moins riche en détails, rend accessible des données et des informations cruciales pour des prises de décisions éclairées.

Ce numéro, comme les précédents, vise cet objectif : vulgariser des sujets passionnants comme les piscines à vaches, le rôle des outils numériques en littérature, l’aménagement du territoire et le lien de causalité probable entre le virus Epstein-Barr et la sclérose en plaques. Je ne sais pas pour vous, mais je n’avais jamais entendu parler d’une piscine pour les vaches. Maintenant, je sais pourquoi ça existe.

Marie-Paule 
Rédactrice en chef


REGARD SUR L'ACTUALITÉ — Diffuser la littérature en direct, Emmanuelle Lescouet — Programme de doctorat en littérature française

Parmi les nouveaux usages des outils numériques, l’utilisation des sources de diffusion de vidéo en direct offre aujourd’hui de nouvelles façons de penser la vulgarisation littéraire, mais aussi de l’interroger.La …

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CHRONIQUE — De quelques bonheurs d’expression du Québec, Marie-Éva de Villers — Linguiste et auteure du Multidictionnaire de la langue française

Un immense trésor lexical est à notre disposition pour transmettre nos messages avec une efficacité maximale. Les poètes d’ici puisent dans le trésor des mots issus du fonds français, des …

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SANTÉ — Sonder les profondeurs du sommeil, Claudia Picard-Deland — Programme de doctorat en neurosciences

Bien que l’insomnie soit le trouble du sommeil le plus fréquent, certains cas semblent de prime abord n’avoir lieu que dans la tête des dormeuses et dormeurs : ceux-ci ont l’impression …

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SANTÉ — Un virus suspecté de causer la sclérose en plaques, Kanza Alami Marrouni — Programme de doctorat en neurosciences

À ce jour, aucune thérapie ne peut prévenir la sclérose en plaques ou guérir les personnes qui en sont atteintes. Son mécanisme pathologique déclencheur demeure inconnu. Parmi les facteurs de …

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BIOLOGIE — La piscine des vaches, Éloi Guarnieri — Programme de maîtrise en sciences biomédicales

Le syndrome de la vache à terre est bien connu des éleveurs et éleveuses : une vache couchée, incapable de se lever, est sujette à de lourdes complications à l’issue incertaine. …

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SOCIÉTÉ — Les données menstruelles, entre confidentialité et utilité, Pauline Rudaz — Programme de maîtrise en sciences de la communication

Des centaines d’applications sont aujourd’hui disponibles pour suivre le cycle menstruel, et les plus populaires sont téléchargées par des millions de personnes dans le monde. Si ces outils numériques sont …

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SOCIÉTÉ — Maintenir les doués à l’école, Josianne Veilleux — Programme de doctorat en sciences de l'éducation

À Montréal, des équipes de recherche s’intéressent aux relations collaboratives entourant les élèves doués du secteur de l’éducation des jeunes. Contrairement à l’idée reçue, la réussite des doués n’est pas …

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ENTREVUE Q/R — Paysages en questions, Marie-Paule Primeau — Rédactrice en chef

Entretien avec le professeur Sylvain PaquetteSylvain Paquette est professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage et titulaire de la Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal …

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