Volume 32 / No 2 / Été 2023

Il y a quelques mois, j’ai été fort touchée par l’éditorial de Mélissa Guillemette, paru dans le magazine Québec Science, qui s’intitulait Bienvenue aux étudiants de première génération. Son amorce, toute simple, était super efficace : « Deux personnes se présentent en même temps au quai surplombant un magnifique récif de corail. Pour l’explorer à sa guise, chacune loue un équipement complet. La première a grandi dans une famille de plongeurs, l’autre n’a vu de bouteilles d’air comprimé que dans les films. Selon vous, qui a le plus de chances de se sentir comme un poisson dans l’eau ? De se rendre le plus loin ? »

La réponse à cette question saute aux yeux, n’est-ce pas ? Bien que rien n’empêche une personne de se rendre loin sans aucune expérience dans un domaine, la réponse a sauté aux miens, moi qui suis une première génération. Mes parents n’ont pas terminé leurs études secondaires. Persévérer malgré l’adversité marque certainement ceux et celles qui tentent d’améliorer leur sort en faisant des études supérieures.

Ce texte m’est revenu en tête en janvier, alors que je discutais avec mon cercle littéraire du livre Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans de Malala Yousafzai, lauréate du Nobel de la paix en 2014, et de Christina Lamb. Nous étions toutes des femmes avec un parcours universitaire. Bien que les obstacles que nous ayons rencontrés n’aient pas été aussi importants que pour cette jeune Pakistanaise, nous pouvions tout à fait nous identifier à sa lutte, à sa curiosité insatiable et à sa détermination dans la défense de la démocratisation de l’éducation.

Lors de cet échange, nous étions toutes d’accord sur un point : étudier permet la mobilité sociale. De quoi s’agit-il, exactement ? Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « on parle de mobilité sociale lorsqu’une personne change de statut socio-économique, que ce soit par rapport à ses parents (mobilité intergénérationnelle) ou au cours de sa vie (mobilité intragénérationnelle) ». De toute évidence, la société dans laquelle un individu évolue joue un rôle prépondérant sur ses possibilités de bouger dans la hiérarchie sociale. Par exemple, Malala l’a appris aux dépens de sa sécurité physique. Elle a été victime d’un attentat, alors qu’elle se rendait à l’école. Au Québec, d’autres facteurs entrent en jeu, comme la scolarité des parents, la réalité socio-économique de la famille, l’égalité des chances. Ces défis semblent bien pâles comparativement à ceux relevés par Malala, mais dans tous les cas, la montagne vaut la peine d’être escaladée.

L’éducation supérieure est bénéfique autant à l’individu qu’à la société grâce à la recherche scientifique et aux innovations émergeant de points de vue différents. Et dans ce sens, c’est un privilège pour moi d’y participer en faisant rayonner les travaux de la communauté étudiante des cycles supérieurs de l’Université de Montréal au-delà du versant nord-ouest du mont Royal.

Marie-Paule
Rédactrice en chef


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