Volume 28 / No 2 / Été 2019
Alors que l’été pointe le bout de son nez, je me réjouis à l’idée de retrouver Le soleil de Chihuly, qui orne pendant la belle saison la devanture du pavillon Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), rue Sherbrooke. Je l’avoue, j’adore cette œuvre de l’artiste américain Dale Chihuly. Je l’aime aussi pour ce qu’elle représente pour Montréal. Une sculpture coup de poing, dans le bon sens de l’expression. Tu la vois, tu l’aimes, c’est certain. Elle te met un sourire dans le visage en moins d’une minute. Quelle audace a eue le MBAM d'installer à l'extérieur une œuvre d'art en verre soufflé qui vaut un prix de fou!Je ne suis probablement pas la seule Montréalaise à être si fière de sa présence en plein cœur de la ville.
Plusieurs œuvres d’art public jalonnent Montréal. Est-ce qu’on les apprécie pleinement chaque fois qu’on les voit ? Sûrement pas. Certaines font maintenant partie du paysage de la ville, et c’est tant mieux. Néanmoins, je suis convaincue qu’elles influencent notre identité comme Montréalais et Montréalaises, et notre sentiment d’appartenance à notre ville. Je crois sincèrement qu’à force d’être en présence de beauté, notre humeur est transformée et notre capacité d’être en relation les uns avec les autres, enrichie. Voilà pourquoi je me porte toujours à la défense des projets d’art public de la Ville. Ça coûte cher ? Oui, une fortune, même. Est-ce que l’argent pourrait être utilisé à d’autres fins ? Bien sûr. Toutefois, pour plusieurs œuvres, l’argent investi correspond à 1 % du budget du ministère de la Culture, conformément au décret de 1961, mieux connu sous l’appellation de « politique du 1 % ». D’autres projets se sont concrétisés grâce au gouvernement fédéral (l’illumination du pont Jacques-Cartier, par exemple) ou à des dons privés.
Quand je vois les sculptures extérieures de David Altmejd et de Jean Paul Riopelle, les larmes me montent aux yeux devant tant de créativité et de beauté. C’est en pensant à des œuvres comme celles-là que j’ai hâte de découvrir cet automne l’ensemble de sculptures de bronze de l’artiste algonquine Nadia Myre, qui sera installé dans le parc Bonaventure, à l’entrée de la ville. De toutes les œuvres d’art public de la ville, peu sont d’artistes autochtones. Cependant, je constate un changement depuis quelques années. Il semble exister une réelle volonté de donner davantage de visibilité à ces créateurs. Des actions se multiplient, des projets de toutes sortes voient le jour. Sous peu, Montréal pourra se vanter d’avoir rattrapé le temps perdu grâce à ce travail réalisé main dans la main avec des artistes issus des diverses nations autochtones.
C’est dans l’optique de mettre de l’avant les initiatives intéressantes qui participent à ce rattrapage que l’équipe de la revue a décidé de publier deux textes en histoire de l’art. Les auteures traitent de sujets différents, mais toutes deux d’art autochtone. C’est une perspective qui nous plaît bien et à laquelle nous voulons aussi participer en diffusant leurs articles.
Bonne lecture !
Marie-Paule
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